Dans une tribune pour le journal Le Monde, les économistes Cédric Durand et Cécila Rikap défendent « une souveraineté numérique qui ne repose pas sur un illusoire nationalisme technologique mais sur un empilement numérique public non aligné, résultant de l’effort conjoint de nations décidées à interrompre le processus de colonisation numérique dont elles sont victimes ». Dans un rapport en forme de manifeste, ils défendent, eux aussi, des protocoles plus que des plateformes, pour construire un empilement (stack, référence au livre de Benjamin Bratton) de protocoles numériques publics et libres dans chaque couche technologique.
Comme le synthétise Irénée Régnauld : « Un stack public invite à repenser le rôle de la puissance publique, dans un monde où elle a été réduite à faire émerger des licornes. Les auteurs ne font pas mystère de ce qui peut structurer des alternatives : construire un cloud réellement public (et data centers associés), reliés par des infrastructures également publiques. Une agence des Nations unies pourrait avoir pour rôle de réunir les compétences nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Les services sont aussi concernés : moteurs de recherche, plateformes de e-commerce devraient également voir surgir leurs versions publiques, à l’échelle appropriée (internationale, nationale ou locale, comme par exemple, une plateforme ajustée à la taille d’une région). Subventionnées, ces applications auraient pour but de sortir de l’emprise des Big tech aussi vite qu’il est légalement possible de le faire. »
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