Applications et bracelets électroniques qui suivent les demandeurs d’asile en temps réel où qu’ils aillent. Bases de données remplies d’informations personnelles comme les empreintes digitales et les visages. Outils d’enquête qui peuvent pénétrer dans des téléphones et rechercher dans des gigaoctets d’e-mails, de messages texte et d’autres fichiers. Ces éléments font partie de l’arsenal technologique dont dispose le président Trump pour lutter contre l’immigration illégale et mener à bien la plus grande opération d’expulsion de l’histoire américaine, explique le New York Times. Quelques 15 000 contrats ont été passé par les agences des douanes et de l’immigration amércaines, soit 7,8 milliards de dollars dépensés en technologies contre l’immigration auprès de 263 entreprises depuis 2020.
D’autres systèmes comparent les données biométriques aux casiers judiciaires, alertent les agents des changements d’adresse, suivent les voitures avec des lecteurs de plaques d’immatriculation et extraient et analysent les données des téléphones, des disques durs et des voitures. L’administration Biden a utilisé bon nombre de ces technologies pour faire respecter la législation sur l’immigration, notamment dans le cadre d’enquêtes sur le trafic de drogue, le trafic d’êtres humains et les activités des gangs transnationaux, pour répondre à une pénurie d’agents et d’installations de détentions. Pour le NYTimes, le boom des technologies sécuritaires n’a pas connu de repos depuis 2001 et devrait s’envoler sous Trump. Les entreprises qui fournissent des solutions, comme Palantir, Clearview, Cellbrite, Lexis Nexis, Thomson Reuters ou Geo Group sont sur les rangs. Leurs actions sur les marchés ont toutes augmentées depuis l’élection de Trump.
Environ 180 000 immigrants sans papiers portent un bracelet à la cheville avec un dispositif de localisation GPS, ou utilisent une application appelée SmartLink qui les oblige à enregistrer leurs allées et venues au moins une fois par jour. Fabriquée par une filiale de Geo Group, cette technologie est utilisée dans un programme lancé en 2004 appelé Alternatives to Detention.
Reste que « certains outils sont parfois pertinents pour les enquêtes ciblées, pas pour les expulsions généralisées », a déclaré Dave Maass, le directeur des enquêtes de l’Electronic Frontier Foundation, l’association de défense des libertés civiles. « Ce que les services de l’immigration achètent et ce qui est réellement utile peuvent être des choses totalement différentes ». La seule chose certaine, c’est que les entreprises du secteur vont gagner beaucoup d’argent.
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